Aperçu de l’incontinence urinaire féminine

L’incontinence urinaire féminine est un problème de santé courant qui affecte une proportion significative de femmes dans le monde. Elle est souvent sous-déclarée en raison de la stigmatisation sociale et des définitions variables, mais on estime qu’entre 24% et 45% des femmes en souffrent. Les femmes âgées de 18 à 44 ans sont touchées à hauteur de 24%, tandis que ce chiffre atteint 23% à 39% chez les femmes de plus de 60 ans. Cette condition est multifactorielle, impliquant des facteurs musculaires, neurologiques et mécaniques.[1][2][3]

Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire qui affectent les femmes, notamment l’incontinence d’urgence, l’incontinence d’effort, l’incontinence fonctionnelle, l’incontinence par regorgement et l’incontinence mixte. L’incontinence d’urgence est caractérisée par un besoin soudain et fort d’uriner, souvent associé au syndrome de la vessie hyperactive. L’incontinence d’effort survient lors d’activités physiques telles que la toux ou l’éternuement qui exercent une pression sur la vessie, entraînant des fuites. L’incontinence fonctionnelle est due à des conditions physiques qui empêchent d’atteindre les toilettes à temps, tandis que l’incontinence par regorgement se produit lorsque la vessie ne peut pas contenir toute l’urine produite. L’incontinence mixte est une combinaison d’incontinence d’effort et d’urgence.[1][4][5][3]

L’impact de l’incontinence urinaire sur la qualité de vie des femmes est considérable. Elle est associée à une probabilité accrue de dépression et de troubles du stress, en particulier lorsque l’incontinence est sévère. Elle affecte également la fonction sexuelle, de nombreuses femmes rapportant une diminution du désir, de la stimulation et de la satisfaction, certaines évitant même l’activité sexuelle par crainte d’épisodes d’incontinence. Cette condition peut entraîner un isolement social, des charges financières dues aux coûts des traitements et une perte de temps de travail. De plus, elle affecte les aidants, contribuant au stress psychologique et physique, et est une cause majeure d’admissions en maison de retraite.[6][7][3]

Les exercices du plancher pelvien sont une méthode de traitement efficace pour l’incontinence urinaire féminine, en particulier l’incontinence urinaire d’effort. Ces exercices peuvent améliorer ou résoudre significativement les symptômes, avec des taux de guérison et d’amélioration plus élevés chez les femmes participant à des programmes d’intervention par rapport aux groupes témoins. Ils sont recommandés comme traitement de première ligne et doivent être effectués régulièrement. Cependant, si les exercices ne sont pas efficaces après plusieurs mois, d’autres traitements peuvent être nécessaires.[9][10][3]

Anatomie et physiologie du plancher pelvien féminin

Le plancher pelvien féminin joue un rôle crucial dans le maintien de la continence urinaire. Il est composé de muscles qui forment une structure de soutien en forme de hamac autour de l’urètre, aidant à le maintenir fermé et à prévenir les fuites urinaires involontaires. Ces muscles, lorsqu’ils se contractent, soulèvent les organes pelviens et resserrent les ouvertures de l’urètre, ce qui est essentiel pour le contrôle efficace de la vessie. La relaxation de ces muscles permet le passage de l’urine. La force des muscles du plancher pelvien est donc essentielle pour une bonne continence urinaire.[11][12][13][14]

Les structures anatomiques clés du plancher pelvien féminin impliquées dans la continence urinaire incluent les muscles du plancher pelvien, qui soutiennent la vessie, l’urètre et d’autres organes pelviens. Ces muscles travaillent en conjonction avec le sphincter urétral pour maintenir la continence. La rééducation périnéale, qui inclut des exercices de contraction musculaire, vise à renforcer ces muscles pour améliorer la continence. Les études montrent que ces méthodes, guidées par un thérapeute, sont efficaces pour réduire les fuites urinaires et améliorer la qualité de vie, bien que les mécanismes d’action précis restent mal compris.[3][11][12][13][14]

 

La rééducation périnéale, qui inclut des exercices de contraction volontaire des muscles pelvi-périnéaux, augmente significativement la force de contraction musculaire, ce qui est corrélé à une amélioration des scores d’incontinence urinaire. Bien que ces exercices n’affectent pas la pression de clôture urétrale maximum (PCUM) ou ne corrigent pas l’hypermobilité urétrale, ils sont efficaces pour renforcer les muscles pelviens. L’électrostimulation, quant à elle, améliore également la force de contraction musculaire et réduit l’intensité des contractions détrusoriennes sans modifier la PCUM.[3]

 

 

Mécanismes d’action des techniques de rééducation périnéale

La rééducation périnéale pour l’incontinence urinaire chez les femmes repose sur plusieurs techniques, dont l’électrostimulation, le biofeedback et l’entraînement des muscles du plancher pelvien. L’électrostimulation renforce les muscles du plancher pelvien en augmentant la production de collagène et en améliorant l’état électrophysiologique de la région pelvienne. Cela permet un meilleur soutien du col de la vessie, réduit les pertes urinaires et inhibe les contractions involontaires du détrusor, améliorant ainsi le contrôle de la miction et la qualité de vie.[17][3]

L’entraînement des muscles du plancher pelvien joue un rôle crucial dans l’amélioration des symptômes d’incontinence urinaire chez les femmes. En renforçant les muscles qui soutiennent les organes pelviens, y compris la vessie, cet entraînement aide à améliorer le contrôle de la vessie, à réduire le risque de prolapsus et à favoriser la récupération après l’accouchement. Il est essentiel d’identifier et de solliciter correctement les muscles du plancher pelvien pour que les exercices soient efficaces, et la consultation d’un physiothérapeute spécialisé en santé pelvienne peut être bénéfique.[13][10][3]

Le biofeedback est une technique utilisée dans la rééducation périnéale pour aider les femmes à identifier et à contracter correctement leurs muscles du plancher pelvien. Il utilise des capteurs de pression vaginale ou des enregistrements électromyographiques pour surveiller l’activité musculaire, qui est ensuite affichée sur un écran. Ce retour d’information aide les femmes à apprendre la technique de contraction correcte, améliore la motivation et l’adhésion aux exercices des muscles du plancher pelvien. Le biofeedback est particulièrement utile pour les patientes qui ont du mal à isoler les muscles du plancher pelvien ou qui ont tendance à utiliser des muscles accessoires lors des contractions.[18][19][3]

 

 

 

Les techniques cognitivo-comportementales jouent également un rôle dans la rééducation périnéale en modifiant les comportements inadaptés et en améliorant la gestion des symptômes. Elles visent à corriger des habitudes telles que les visites fréquentes aux toilettes et la consommation excessive de liquides, et suggèrent que la perte de poids peut réduire significativement les épisodes d’incontinence urinaire chez les femmes obèses. Bien que ces approches montrent des résultats positifs sur la qualité de vie des patientes, il existe un manque d’études objectives évaluant les mécanismes précis de la rééducation périnéale.[3]

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  1. “Urinary Incontinence.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), 11 August 2024, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK559095/.
  2. “Urinary Incontinence in Women Statistics.” phoenixpt.com, https://phoenixpt.com/statistics/. Accessed 4 November 2024.
  3. “Urinary Incontinence in Women.” Johns Hopkins Medicine, 1 November 2022, https://www.hopkinsmedicine.org/health/conditions-and-diseases/urinary-incontinence/urinary-incontinence-in-women.
  4. “Types of Female Urinary Incontinence.” NYU Langone Health, https://nyulangone.org/conditions/female-urinary-incontinence/types. Accessed 4 November 2024.
  5. “The True Impact Of Incontinence.” National Association For Continence, 19 December 2017, https://nafc.org/bhealth-blog/the-true-impact-of-incontinence/.
  6. “Prevalence of Urinary Incontinence in a population of Professional Women in Healthcare.” ICS | International Continence Society, 24 October 2024, https://www.ics.org/2024/abstract/694.
  7. “Impact of Female Stress Urinary Incontinence on Quality of Life, Mental Health, Work Limitation, and Healthcare Seeking in China, Taiwan, and South Korea (LUTS Asia): Results from a Cross-Sectional, Population-Based Study.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), 28 December 2023, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9805714/.
  8. “Pelvic floor muscle training can improve symptoms of urinary incontinence.” NIHR Evidence, 2 January 2019, https://evidence.nihr.ac.uk/alert/pelvic-floor-muscle-training-can-improve-symptoms-of-urinary-incontinence/.
  9. MD, Linda Brubaker, “Patient education: Pelvic floor muscle exercises (Beyond the Basics).” Wolters Kluwer, 5 May 2023, https://www.uptodate.com/contents/pelvic-floor-muscle-exercises-beyond-the-basics/print.
  10. “Pelvic Floor Muscles.” Cleveland Clinic, 18 April 2022, https://my.clevelandclinic.org/health/body/22729-pelvic-floor-muscles.
  11. “Anatomy, Abdomen and Pelvis, Pelvic Floor.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), 17 July 2023, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK482200/.
  12. “Pelvic floor muscles in women.” Continence Foundation of Australia, 28 May 2024, https://www.continence.org.au/who-it-affects/women/female-pelvic-floor-muscles.
  13. “Pelvic floor muscles.” Continence Foundation of Australia, 26 May 2024, https://www.continence.org.au/about-continence/continence-health/pelvic-floor.
  14. Ghcscw.Com, Ageary “Pelvic Floor Anatomy: The Body ….” Group Health Cooperative of South Central Wisconsin, 9 September 2024, https://ghcscw.com/pelvic-floor-anatomy-the-body-connected/.
  15. Alouini, “Pelvic Floor Muscle Training for ….” MDPI, 4 January 2022, https://www.mdpi.com/1660-4601/19/5/2789.
  16. “Perspectives on the Therapeutic Effects of Pelvic Floor Electrical Stimulation: A Systematic Review.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), 28 October 2024, https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9658412/.
  17. “Pelvic floor muscle exercise and training for coping with urinary incontinence.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), 27 December 2023, https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8743604/.
  18. “Effectiveness of pelvic floor muscle training with and without electromyographic biofeedback for urinary incontinence in women: multicentre randomised controlled trial.” The BMJ, 14 October 2020, https://www.bmj.com/content/371/bmj.m3719.
  19. “Pelvic Floor Muscle Exercise by ….” Global Maternity Academic Association, http://www.globalmaternityaa.org/index.php?m=content&c=index&a=show&catid=20&id=8. Accessed 4 November 2024.
  20. Subak, Leslee L “The effect of behavioral therapy on urinary incontinence: a randomized controlled trial.” National Institutes of Health (NIH) (.gov), https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12100806/. Accessed 4 November 2024.